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A l'Assemblée, le RN obtient une victoire "historique" contre l'accord franco-algérien de 1968
information fournie par AFP 30/10/2025 à 20:42

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, applaudit avec d'autres membres du RN durant l'examen des textes de ce parti le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Anne-Christine POUJOULAT )

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, applaudit avec d'autres membres du RN durant l'examen des textes de ce parti le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Anne-Christine POUJOULAT )

Le Rassemblement national a obtenu une première victoire "historique" à l'Assemblée nationale jeudi, en faisant adopter à une voix près une résolution visant à "dénoncer" l'accord franco-algérien de 1968, quelques heures avant que le Premier ministre Sébastien Lecornu dise que la France devait "renégocier" ce traité.

Maître de l'ordre du jour dans l'hémicycle toute la journée, dans le cadre de sa "niche" parlementaire, le RN a engrangé un succès inédit dès son premier texte. Et sur un sujet hautement symbolique: la convention du 27 décembre 1968 entre la France et l'Algérie.

Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d'Algérie, crée un régime d'immigration favorable pour les Algériens, qui n'ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de 3 mois dans l'Hexagone et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.

Réclamée de longue date par la droite et l'extrême droite, la dénonciation de ce traité a donc obtenu une majorité, de justesse: avec 185 voix contre 184, soit la totalité des troupes de Marine Le Pen et de son allié UDR Éric Ciotti, et la moitié des groupes LR et Horizons (le parti d'Edouard Philippe).

Le ¨Premier ministre Sébastien Lecornu à Carentan Manche, le 30 octobre 2025 ( POOL / LOU BENOIST )

Le ¨Premier ministre Sébastien Lecornu à Carentan Manche, le 30 octobre 2025 ( POOL / LOU BENOIST )

S'exprimant lors d'un déplacement à Carentan (Manche), le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé en fin de journée qu'il fallait "renégocier" cet accord qui "appartient à une autre époque".

"La politique étrangère de la France n'est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui n'empêche pas de respecter le vote de ce matin", a-t-il ajouté.

Plus tôt, son ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait fait part auprès de l'AFP de son incompréhension sur le choix des députés Horizons de "donner le point" au RN. Même s'il avait également dit à la tribune que Paris entendait "privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d'un dialogue exigeant" avec Alger.

- Le Pen triomphante -

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, après l'adoption d'une résolution de son parti dénonçant l'accord franco-algérien de 1968, le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Anne-Christine POUJOULAT )

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, après l'adoption d'une résolution de son parti dénonçant l'accord franco-algérien de 1968, le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Anne-Christine POUJOULAT )

Du côté du parti Horizons également, "nous demandons cette dénonciation", a rappelé le député Sylvain Berrios, soutenant un texte présenté comme "un mandat donné au gouvernement pour qu'il fasse son travail".

Et le patron des LR Bruno Retailleau de mettre la pression sur Emmanuel Macron, en lui enjoignant, sans grande surprise, de "ne pas ignorer" ce vote et de faire preuve de "fermeté" avec l'Algérie.

Sur France 2, le président du RN Jordan Bardella a demandé au chef de l'Etat de "prendre acte" de ce vote non-contraignant "et de rompre ces facilitations qu'ont les ressortissants algériens". A l'Assemblée, une Marine Le Pen triomphante s'est félicitée d'une "journée que l'on peut qualifier d'historique" pour son parti.

La gauche s'est mobilisée pour faire barrage sans toutefois faire le plein, avec 143 voix cumulées contre le texte sur un total de 195.

Les critiques se sont concentrées sur Gabriel Attal et son groupe Ensemble pour la République, dont seulement 30 députés ont voté contre. Telle était pourtant la consigne, selon un cadre attaliste, quand bien même le leader du parti Renaissance avait lui-même appelé à dénoncer l'accord de 1968.

L'intéressé s'est surtout fait remarquer par son absence le matin - il participait au même moment à un forum sur la transformation durable du tourisme.

- Echec sur le délit de séjour irrégulier -

Dans la foulée de ce coup de théâtre, le RN a en revanche subi une déconvenue sur sa proposition de loi pour rétablir le "délit de séjour" pour les étrangers en situation irrégulière. L'article-phare du texte a été supprimé par une coalition des voix de la gauche, de Renaissance et du MoDem, avant que le RN ne retire son texte devenu coquille vide.

"Ce texte n'apportera rien de plus en termes de pouvoir coercitif", a argué le ministre de l'Intérieur Laurent Nunez. "Si on fait un référendum sur les forces de l'ordre pour savoir s'ils sont d'accord avec ça, je pense qu'on atteint 90%", lui a rétorqué Marine Le Pen.

Le texte a reçu le soutien des LR et de quelques députés Horizons, moins nombreux que sur le texte concernant l'Algérie. Les premiers revendiquant la paternité originelle de cette mesure instaurée sous Nicolas Sarkozy et abrogée sous François Hollande.

Ces votes ont suscité l'indignation à gauche. "La droite est aujourd'hui avec l'extrême droite, dans la même folie xénophobe et raciste", a lancé l'Insoumise Danièle Obono.

11 commentaires

  • 20:59

    enfin une bonne nouvelle!!!


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